Adaptation d’objectifs

Ou l’art de monter n’importe quel objectif sur n’importe quel boitier !

Tout d’abord un petit rappel sur le Tirage Optique.

Le Tirage Optique.
Tout système de prise de vue à ce que l’on appelle en Anglais une :  » Flange Distance  » ou  » Register  » .
C’est la distance exprimée en mm depuis la platine arrière de l’objectif jusqu’au plan film (pellicule ou capteur).
Cette distance varie suivant les marques d’appareil photo, elle correspond à une mise au point de l’objectif à l’infini.
Si cette distance n’est pas respecter, il sera impossible de mettre au point à l’infini.
Chez Nikon, en monture F, cette distance est de 46,50 mm.

Pour adapter des objectifs de marques donc de  » Tirage Optique  » différent sur un boitier Nikon F, il faut : soit éloigner, soit rapprocher l’objectif du boitier pour toujours respecter ces 46,50 mm .
Dans le cas ou l’on arrive pas à atteindre cette distance, la mise au point originelle de l’objectif est compromise. Si la distance est supérieure à 46,50 mm, on ne pourra pas mettre au point à l’infini, si elle est inférieure, on dépassera l’infini.

En théorie, tout les objectifs dont le  » Tirage Optique  » est supérieur à 46,50 mm peuvent êtres utilisés sur Nikon F, tous ceux dont la distance est inférieure ne peuvent pas. Des systèmes avec un tirage optique très petit comme le Micro 4/3 (20 mm) permettent d’adapter quasiment tous les objectifs de n’importe quels systèmes.

Voir Wikipedia pour en savoir plus :

Pourquoi adapter un objectif ?
Malgré une quantité non négligeable d’objectifs dans chaque marque, ont est souvent tenté d’utiliser un objectif ancien ou d’une autre marque sur notre boitier dernier cri préféré !
L’herbe est toujours plus verte de l’autre coté de la barrière 🙂 !

Chaque marque d’objectif comme chaque marque de boitier d’ailleurs à son propre rendue, sa propre signature. Le rendu d’une photo faite avec un Leica par exemple, ne sera jamais le même q’une photo faite avec un Canon.
Les objectifs anciens sont beaucoup plus lourds et souvent mieux construits que nos objectifs modernes tout en plastique et qui embarquent toute une technologie électronique. C’est un retour à l’époque de l’argentique, et quel plaisir de faire sa mise au point manuellement, d’utiliser un objectif tout en métal, qui traversera les décennies sans la moindre perte de qualité et la moindre panne. Et quel dommage par exemple de ne plus pouvoir utiliser les excellents objectifs Olympus Zuiko qui ont un rendu si particulier ou encore les mythiques Kinoptik, Angénieux ou autres Taylor-Hobson… C’est pour toutes ces raisons qu’aujourd’hui, énormément de gens adaptent d’anciens objectifs.

 

Les bagues adaptatrices.
La simple utilisation d’une bague adaptatrice, qui s’installe entre l’objectif et le boitier, est la solution la moins risqué, puisqu’elle permet de conserver l’objectif dans son état d’origine, ne nécessite aucun outils, et permet d’utiliser l’objectif avec plusieurs boitiers de marque différente. Par contre, les bagues adaptatrices ne sont pas toujours de très bonnes qualité, la mise au point à l’infini n’est pas toujours garantie, et il peut y avoir du jeu avec le boitier.
Si le tirage optique de l’objectif est plus petit que le boitier sur lequel on veut l’utiliser, il faut (pour avoir une mise au point correcte à l’infini) une bague avec une lentille correctrice, ce qui va dégrader la qualité de l’image finale. Par contre, si le tirage optique de l’objectif est plus grand que le boitier alors pas de problème, il suffira de mettre une bague plus ou moins large pour retrouver le tirage optique de l’objectif.

 

Le changement de la monture de l’objectif.
C’est la solution qui consiste à changer la monture de l’objectif, elle nécessite un peu de minutie et de savoir faire. La société Espagnole Leitax vend des montures pour différentes marques d’objectifs et de boitiers. Leur montures sont très bien réalisées, et très précises, mais ont trouve aujourd’hui des montures surtout pour Leica > Nikon faites en Chine qui sont excellente et pour une fraction du prix.
L’avantage de cette solution, c’est que l’on a un résultat plus  » professionnel « , l’objectif est parfaitement adapté à la marque de son boitier, mais par contre il lui est dédié, à part bien sur de changer de nouveau la monture de l’objectif.

 

La modification de l’objectif ou de sa monture elle même.
Ici, cela peut devenir extrêmement compliqué, et nécessite des outils de précisions, du savoir faire et parfois de la connaissance et calcul d’optique.
J’ai vu des objectifs complètement modifiés pour permettre leur utilisations sur des boitiers modernes et ce genre de transformation coute cher et n’est bien évidement pas réversible.Une société américaine est spécialisée dans ce genre de modification : S.K. Grimes

 

Pourquoi Nikon ?
Je privilégie le plus possible une adaptation des objectifs en monture Nikon, car l’énorme avantage par rapport aux autres marques, c’est que le boitier n’a pas besoin de communiquer (électriquement) avec l’objectif pour confirmer la mise au point.
En effet chez Nikon, et seulement chez eux (à ma connaissance), la mise au point est confirmée par le boitier, peux importe quel objectif est monté dessus. Dans les autres marques, si l’objectif n’a pas une puce électronique, le boitier n’affichera pas le témoin de mise au point. C’est pourquoi l’on trouve une multitudes de bagues adaptatrices de plus ou moins bonne facture qui ont une puce électronique elle même de plus ou moins bonne qualité !
Bien sur on peut toujours mettre au point avec son oeil, mais encore faut-il avoir une bonne vue 🙂